Aujourd'hui, presque tout le monde possède un appareil qui fait des images : Compact, reflex, ordiphone voire tablette... Que choisir pour apprendre la photo ?
Nombre de ces machines à images ne comportent aucun réglage accessible au photographe. La lumière, la mise au point, tout est décidé par un algorithme, sorte de recette de cuisine mémorisée dans les circuits. L'image produite est souvent correcte, parfois même jolie. Mais vous ne savez pas pourquoi. Et vous ne sauriez apprendre avec un tel bidule que l'on peut faire du beau autrement.
Les limites des automatismes
Dans un précédent post, j'ai expliqué ce que sont les paramètres essentiels qu'un photographe doit pouvoir contrôler. Ça ne signifie pas que les automatismes sont à bannir. Ils sont très précieux la plupart du temps. Mais il faut comprendre ce qu'ils font et savoir reprendre la main. Exemples.
Le mode portrait favorise les grandes ouvertures afin de rendre flou l'arrière plan et d'isoler le sujet. Oui, mais si le décor a de l'importance ? Il faut passer en mode A (exposition auto avec réglage manuel de l'ouverture) et fermer le diaphragme de deux crans ou trois s'il y a assez de lumière. Une focale de 35 mm (plein format) ou 24 mm (APS-C) donnera plus d'importance à l'environnement du sujet, lequel sera pris en plan moyen (coupé à la taille).
Le mode sport favorise les temps de pose courts, pour figer l'action des athlètes, quitte à augmenter la sensibilité (les ISO). Mais parfois, on veut au contraire un temps de pose long pour voir le filé du mouvement des sportifs. On passe alors en mode S (exposition auto avec réglage manuel du temps de pose), choisit ¼ de seconde ou plus, réduit l'ISO s'il faut conserver une ouverture assez grande et pose l'appareil sur un support stable.
La mesure de lumière multi-zone calcule l'exposition en s'aidant d'une base de cas-types. Souvent, c'est bon ou très bon. Mais il arrive qu'elle confonde les situations. Exemple vécu, dans une rue, la nuit, un lampadaire éclaire un vieux mur. Sur le négatif, le mur est presque totalement transparent, sous-exposé. L'appareil avait considéré que la zone lumineuse était le sujet principal, comme l'est un artiste sous les projecteurs dans une salle sombre. Moi, je voulais le mur. J'aurais dû passer en mode M (réglage manuel de l'exposition avec assistance), mesure spot (ponctuelle) et faire la lumière sur une partie intéressante du mur. Ensuite, j'aurais réduit l'exposition préconisée de 2 ou 3 EV pour que le mur se trouve dans l'ombre mais pas complètement noir. Si l'appareil avait demandé 1 seconde, j'aurais réglé à 1/4 ou 1/8 eme.
Même sur les appareils récents, on peut être piégé. Il faut savoir critiquer les automatismes.
Une fois qu'on sait faire des photo tout seul, les limites sont celles de son imagination - ce qu'il faut cultiver.
Quels boîtiers ?
Les modes doivent être facilement accessibles, de même que la molette.
Bref, il faut pouvoir changer : ouverture, temps de pose, sensibilité et si possible mise au point. On vérifiera qu'il y a les modes A (ou Av) S, M et P. Beaucoup de compacts sont exclus. Ensuite, la molette permettant de régler ouverture, temps de pose ou décalage de programme doit bien tomber sous le doigt et être agréable à utiliser. L'idéal, c'est deux molettes, pour agir sur les deux variables en mode M, mais là c'est devenu du luxe, réservé au haut de gamme. Une commande sous forme de boutons ou pire, de menus vous découragera vite. À éviter.
Parmi les compacts, on a remarqué le Canon PowerShot G12, quelques bridges, et bien sûr les reflex. Ces appareils restent à mon avis inégalables pour apprendre la photo. Le Canon EOS 1100D ou le Nikon D 3100 avec un 35 mm, éventuellement d'occasion, coûtent moins de 500 €. Un investissement intéressant si on considère la durabilité de ces appareils.
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